Freud ou Jung

La rupture entre Freud et Jung s’installe à partir de 1913. Au début, Jung se sent désorienté par la perte de son guide. Le 20 avril 1914, Jung envoie sa lettre de rupture et quitte la présidence de l’Association Psychanalytique Internationale. Il dira de Freud, dans « Ma vie » : « Le plus grand exploit de Freud est sans doute d’avoir pris au sérieux ses malades névrosés et de s’être consacré à ce que leur psychologie a d’individuel et de singulier. »

Les approches psychanalytiques freudienne et jungienne sont différentes sur plusieurs points suivants :

Après la rupture tragique entre Freud et Jung chacun focalisés sur deux aspects différents de la psyché :

Freud s’intéressait au passé personnel du patient pour étudier et élaborer des contenus de l’inconscient, structurés par les événements psychosexuels, tel qu’ils se révèlent dans le présent de la cure – conception renforcée par les concepts du retour du refoulé et de la compulsion de répétition

Jung porte son intérêt sur les images et les symboles de l’inconscient collectif, Jung s’était concentré sur le niveau le plus primitif chez l’être humain, ce qui cependant constitue son avenir, son devenir, en tant qu’imprégné du principe téléologique. Cette étude de Jung sera approfondie avec son travail avec les psychotiques et les schizophrènes. Pour Jung les symptômes ont souvent aussi une fonction symbolique, c’est-à-dire qu’ils sont porteurs de sens et de valeur psychiques utilisables pour la transformation future de la vie psychique du patient.

L’inconscient :

Pour Freud, la structure psychique était composée de trois niveaux: conscient, préconscient et inconscient.

Jung introduit trois notions :

L’inconscient personnel : il est composé de tous les contenus psychiques qui ont fait l’objet d’un refoulement.

L’inconscient collectif : il s’appuie sur un immense héritage de représentations antérieur à l’humanité en disant : « Ma thèse est donc la suivante: en plus de notre conscience immédiate, il existe un second système psychique de nature collective, universelle et impersonnelle qui est identique chez tous les individus. Cet inconscient collectif ne se développe pas individuellement, mais est hérité. Il se compose de formes préexistantes, les archétypes, lesquels donnent un sens aux contenus psychiques »

L’archétype : « On croit souvent que le terme « archétype » désigne des images ou des motifs mythologiques définis. Mais ceux-ci ne sont rien autre que des représentations conscientes : il serait absurde de supposer que des représentations aussi variables puissent être transmises en héritage.

L’archétype réside dans la tendance à nous représenter de tels motifs, représentation qui peut varier considérablement dans les détails, sans perdre son schème fondamental. » C.G. Jung (1964), l’homme est ses symboles (pp. 67).

Les rêves :

Selon Freud, la vie psychique se développe sur un refoulement de pulsions sexuelles et violentes au cours de la petite enfance. Par la suite, les rêves réalisent ces désirs inconscients d’une façon détournée, voilée. L’analyse freudienne renforce le moi conscient, face à un inconscient exclusivement négatif

Pour Jung, les rêves ne sont pas que réalisation de désir ; il se réfère au symbolisme, aux mythes, à l’histoire de l’humanité. A côté de l’Inconscient personnel (ensemble des contenus de l’expérience acquise, oubliée ou refoulée), il définit l’Inconscient collectif qui contient la mémoire de l’humanité (instincts et archétypes). L’archétype est une sorte d’image originelle qui existe dans notre Inconscient sans être le fruit de notre histoire personnelle. Les mêmes thèmes se retrouvent dans le monde et à des époques différentes ; en témoignent les mythes, symboles, contes universels. Ils apparaissent dans nos rêves, croyances, visions, pensées.

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